Origines de Champigny

Qui n’a pas remarqué cette imposante architecture qu’est le Collège de Champigny qui domine le plateau Laurentien?

Ce bâtiment est un repère visuel remarquable lorsqu’on circule sur le boulevard Duplessis en direction nord et sur l’autoroute 40.

L’histoire du secteur Champigny est directement en lien avec le développement de L’Ancienne-Lorette, Ste-Foy et Cap-Rouge. Le territoire où se situe aujourd’hui le Collège de Champigny faisait partie à l’époque du régime français, de la seigneurie de Gaudarville concédée le 8 février 1652 à Louis Lauson de La Citière par le gouverneur Jean de Lauson (le nom de Gaudarville a été donné en souvenir de Marie Gaudar, la défunte épouse du gouverneur).

En 1667, le jésuite Pierre-Joseph-Marie Chaumonot établit la mission de Notre-Dame-de-Foy pour les Hurons-Wendats dans la seigneurie de Sillery, il déménagera cette mission le 29 décembre 1673 sur la côte des Grands-Déserts dans la seigneurie de Saint-Gabriel et l’établira à nouveau à la Jeune Lorette en 1697 sur le site actuel de Wendake.  Le père Chaumonot place la jeune mission sous le patronage de Notre-Dame de l’Annonciation à la suite d’un pèlerinage où il fut miraculeusement guéri au sanctuaire italien de Loreto (Lorette). Les premiers habitants de cette mission devaient emprunter le sentier de La Suète à partir du chemin Ste-Foy pour se rendre à Notre-Dame-de-Lorette qui reçut comme pèlerins, le comte de Frontenac, le marquis Denonville et l’intendant Champigny.  Le 10 avril 1670, Jean Baptiste Peuvret Demesnu fait les premières concessions dans le troisième rang de la seigneurie de Gaudarville, le chemin de Champigny aux frères Jean, Nicolas et Pierre Robitaille, originaires de Picardie.

Mgr François de Laval, premier évêque de Québec, procède en 1678 à la demande du roi Louis XIV, à l’érection de paroisses dans le vaste diocèse de Québec et regroupe les habitants de « Lorette, Godarville, Sainte-Foy, Saint-Michel et la route St-Ignace » sous une même paroisse. Vingt ans plus tard, soit le 18 septembre 1898, Mgr de St-Vallier divise cette grande paroisse en deux, Sainte-Foy et la paroisse Notre-Dame-de-l’Annonciation qui réunit les concessions des seigneuries de Gaudarville, de Maur et Guillaume Bonhomme. Au moment de l’érection civile de la paroisse le 30 octobre 1678, le statut de paroisse est accordé par un décret formulé par Mgr de Laval à la mission huronne de Notre-Dame-de-Lorette qui est constituée de terres possédées et desservies par les Jésuites.

Jusqu’au début du XXe siècle, l’économie du secteur Champigny reste basée sur l’agriculture ainsi que l’établissement d’auberges le long du chemin du Roy qui devient la route no 2 qu’on appelle maintenant le boulevard Wilfrid-Hamel.  La construction de la gare de train de Lorette en 1912 (aujourd’hui déménagée) et l’avènement d’un terrain d’aviation où les premiers hangars sont construits pour le Corps d’aviation royal canadien en 1939 qui deviendra l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec amènera un peu plus d’achalandage.

Au cours des années 70 jusqu’à tout récemment, le quartier Champigny a subi un développement résidentiel et commercial fulgurant. Avec l’arrivée des chaînes de restaurations rapides dans les années 80, suivie par la construction du  mégacentre Duplessis dans les années 90, en peu de temps, ce développement très rapide transforma le secteur de « champêtre » à commercial et urbain. Champigny est fusionné à la ville de Sainte-Foy en 1971 et est maintenant intégré à l’arrondissement Laurentien de la ville de Québec depuis le 1er janvier 2002.

Source : Ville de Québec. Arrondissement Laurentien. Un patrimoine à découvrir. Mars 2007.

Allard, Lionel. L’Ancienne-Lorette. (Québec) : Leméac, 1979. 386 p.

Lebel, Jean-Marie. Québec 1608-2008. Les chroniques de la capitale. Québec : PUL; 2008

Jean Bochart de Champigny

L’appellation Champigny correspond au toponyme de la ville de Champigny-sur-Marne située à l’est de la ville de Paris. L’étymon « Campaniacum » serait à l’origine du nom de Champigny. Le site Wikipédia fournit une explication par le gallo-roman *CAMPANIA « vaste étendue de pays plat et découvert » du bas latin campania « plaine, campagne » qui désigne généralement une étendue de craie souvent couverte de vignoble.

Dans la région de Québec, il faut remonter à l’époque du régime français, précisément au moment où Jean Bochart de Champigny (1645-1720) sieur de Noroy et Verneuil (France) devient le sixième intendant de la Nouvelle-France nommé par le roi Louis XIV, le 24 avril 1686. Il s’embarque le 22 juillet 1686 à La Rochelle (France) avec sa femme. Il occupera ce poste avec compétence et de façon consciencieuse jusqu’à l’automne 1702, ce qui en fait l’un des intendants qui aura le plus long règne avec l’intendant Hocquart (1729-1748). Pendant ces 16 années marquées par les gouverneurs Denonville (1685-1689), Frontenac (1689-1698), Callières (1699-1703), Jean Bochart de Champigny sera responsable du bien-être de la population, de la prospérité économique, de la sécurité intérieure, de l’application de la loi et de l’ordre en Nouvelle-France.

Source : Dictionnaire biographique du Canada en ligne http://www.biographi.ca/index-f.html

Historique des Frères du Sacré-Coeur au Canada

Pour saisir ce qu’est le Collège de Champigny, il faut faire un effort pour remonter dans le temps et s’envoler au pays de nos ancêtres, en France, plus précisément à Lyon.

 

Par une froide journée de la fin de novembre 1815, un prêtre, André Coindre se trouvait devant l’église Saint-Nizier. Sur le seuil de l’église, il aperçut deux fillettes grelottant de froid et de faim. Il les amena avec lui et les confia à une bienfaitrice nommée Claudine Thévenet.   En 1817, le père Coindre recueillit de jeunes garçons qu’il logea (avec l’aide de multiples bienfaiteurs) dans une maison qui deviendra le Pieux-Secours de Lyon.

 

Pour soustraire les jeunes à l’ignorance et les préparer à la vie, leur donner la connaissance et l’amour de la religion, le père André Coindre fonde en 1821, l’Institut des Frères du Sacré-Coeur. C’est le 30 septembre 1821, dans la petite chapelle Notre-Dame-de-Fourvière, que les 10 premiers Frères se consacrèrent à Dieu et à la jeunesse (Règle de vie des Frères du Sacré-Coeur, page 15).

 

L’Institut s’établit au Canada en 1872, à Arthabaska où quatre frères, venus des États-Unis et de la France, ont ouvert un collège commercial et en 1948, s’ouvre à Champigny, un centre de formation pour les jeunes et une résidence pour les frères.

 

Pédagogie de la confiance et spiritualité de la compassion

 

Le charisme fondateur d’André Coindre est en quelque sorte le code génétique de chacune des œuvres associées aux Frères du Sacré-Cœur, dont le Collège de Champigny. Ce noyau intégrateur inscrit depuis la fondation régénère continuellement un dynamisme que l’on reconnait par une pédagogie de la confiance bien vivante au Collège de Champigny. En responsabilisant l’élève au point qu’il se sente indispensable à la réussite d’un projet, il est possible de le valoriser selon les talents qu’il a reçus. Pour ce faire, le Collège offre plusieurs possibilités d’implication afin de répondre aux intérêts de chaque élève. Notre slogan utilisé depuis quelques années reflète bien cette volonté de donner confiance à l’élève : On croit en toi ! 

 

Le père André Coindre se laissa émouvoir par la condition des jeunes abandonnés ou victimes de la pauvreté, de la maltraitance et de l’absence d’éducation. La spiritualité de la compassion, motivation profonde de chacune de ses nombreuses créations, donne sens à toutes nos interventions et innovations encore aujourd’hui. La communauté éducative du Collège de Champigny se questionne toujours à partir de la réalité des jeunes d’aujourd’hui afin d’apporter des solutions actuelles et innovatrices. Que l’on fasse référence au Parcours 2 années en 3 ou le parcours Découvre le chef en toi, le dénominateur commun est la compassion pour nos élèves qui avaient des besoins particuliers au niveau de leurs apprentissages.